1. Présente toi 

Je suis Fay, j’ai 24 ans, je suis travailleuse sociale, conseillère en image et égérie grande taille.. autant dire que je ne dors pas beaucoup ! 
Comme Nas a dit je suis « trapped in the 90’s » mon style de vie est très axé sur cette période.

2. Que signifie être une femme pour toi ?

Une femme est un monde en elle même, une femme est une travailleuse, une amante, une mère, une amie, une confidente. Et pour endosser ces rôles, une femme représente la force, le courage et l'amour. Chaque femme personnifie ce que toutes les autres auparavant ont construit. La femme porte l’histoire de toutes ces femmes qui se sont battues pour nos droits et liberté d’aujourd’hui. Il y a encore du chemin, à nous femmes d’aujourd’hui de gravir des montagnes pour les libertés de nos successeurs.

3. Comment as tu forgé ton image ?

J’ai longtemps pensé qu’il fallait se construire en niant tout ce qui faisait de moi un humain. Ne jamais parler de ses peurs, ne jamais pleurer, ne jamais craquer et surtout : ne jamais se laisser aller. J’avais si peur de l’échec, alors j’ai longtemps mené une vie de robot. 
Et puis un jour, j’ai voulu gouter à la vie, j’ai voulu tout simplement vivre. 
J’ai compris que j’allais devoir accepter mes forces sans m’excuser de les avoir par "modestie", mais que j’allais aussi devoir accepter mes faiblesses et les porter avec fierté. Oui, j’ai parfois échoué, mais j’ai appris. Non, je ne suis pas parfaite, et c’est génial car ça me permet d’apprendre de la vie, dans ses cadeaux et dans ses mauvaises surprises…
Je croque la vie à pleine dent car elle mérite d’être vécue à fond, je veux danser en plein milieu de la rue ? Eh bien je danse ! 

4. Quel est ton regard sur ta beauté et celle des autres femmes en général ? 

Je suis fan de la beauté féminine, le corps féminin en plus d’être esthétiquement harmonieux réalise tellement de prouesses. Chaque jour je me réjouis de prendre conscience de ce que mon corps est capable de faire. Et dans le cadre de mon activité de conseillère en image j’aime faire prendre conscience aux femmes leur beauté. La beauté sommeille en nous toutes, à nous de savoir la réveiller. 
Pour moi, la beauté est une histoire, mon corps porte mon histoire de vie, et celui de mes ancêtres. 
Mon corps porte mon héritage, mes souvenirs, mes épreuves, mes réussites, mes échecs. J’en prends soin et je l’aime, car c’est l’enveloppe que je garde à vie. Quand mon cœur aime, mon corps aime avec moi, quand mon cœur rêve, il rêve avec moi et quand mon cœur pleure, il pleure avec moi. Je vois mon corps comme mon compagnon, un fidèle compagnon de voyage. J’aimerais remercier mon corps de m’accompagner dans la vie et de me faire découvrir le monde, le remercier de faire de moi la femme que je suis, le remercier de fonctionner correctement pour moi, même si je n’ai pas toujours était tendre avec, même si je l’ai insulté et dénigré.

5. Comment vis tu ta féminité ? L'as tu toujours bien vécu ? 

Absolument pas ! Pour tout te dire il y a encore quelques années c’était une insulte pour moi cette notion. 
Depuis très jeune j’ai évolué dans un milieu ultra masculin avec la pratique du sport (basketball). Alors il fallait faire deux fois plus que les garçons, il ne fallait rien lâcher car ça, « c’est un truc de filles ». Un petit signe de faiblesse, et on me faisait gentiment rappeler ma nature biologique. Alors je donnais tout pour effacer tous les signes féminins en moi, bah oui, à force tu prends ça pour une insulte, t’interprêtes le fait qu’être une fille c’est mal. Mais en fait, malgré tous les efforts, on te renvoie toujours à ton image de fille finalement « ah oui pour une fille c’est bien ce que tu fais ».
Plus j’essayais de gommer ma nature pour être parfaitement accepter dans mon groupe de pairs (composé uniquement de garçons), plus j’étais stigmatisée par les filles de mon âge, j’étais « le garçon manqué » ah cette expression, c’était mon trophée, c’était la preuve que j’avais réussi mon intégration.

Puis un beau jour, t’arrives au collège et toi aussi tu as envie d’avoir des copines, parce qu’avec tes copains tu ne peux pas tout partager comme conversations. Alors tu essayes de copiner avec les filles de ta classe... Et là, je me suis retrouvée avec la même problèmatique qu’autrefois, il fallait faire ses preuves pour regagner la reconnaissance et l’acceptation du groupe d’en face. Je ne suis pas parvenue, toutes ces années à jouer le garçon, j’en ai raté des codes, alors j’ai fait ce qu’on appelle le retour de stigmate : J’ai joué encore plus de ce qu’on me reprochait : mon manque de féminité. 
Je te passe les détails, mais en grandissant, j’ai compris qu’il fallait accepter qui j’étais, que ce n’est pas grave de ne pas rentrer dans un moule. Et surtout, j’ai appris que je ne devais plus jamais me sentir coupable ou m’excuser d’être ce que j’étais. Personne ne peut faire mieux que moi pour être Fay. Et on devrait toutes se le rappeler chaque jour : il n’y a que vous pour être vous-même, vous êtes la meilleure personne qui peut le faire.  Aujourd’hui, tu me vois avec mon rouge à lèvre et mes talons, je suis dans le relooking et modèle grande taille.. qui l’aurait cru ?!

Vous pouvez suivre Fay sur son compte Twitter. Elle partage énormément d'événements ciblant les femmes rondes et prodigue de nombreux conseils mode et lifestyle.

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